Et on fait quoi docteur?

Avoir sa thèse c'est bien... Avoir un avenir c'est mieux. Ainsi, au début de la rédaction du manuscrit de thèse, on commence à se chercher un avenir et à essayer de savoir ce que l'on veut faire.

En fait, une thèse mène à deux métiers principaux : (A) l'entreprise/la recherche privée ou (B) la recherche publique. Il y en a aussi qui ont décidé de faire autre chose et je salue leur courage de totalement changer de voie après presque 9 ans d'emmerdes (Fac + Thèse). J'ai ainsi un ami qui a décidé de suivre un an de formation pour apprendre à gérer un élevage de vaches à viande et je lui souhaite tout le courage et tout le bonheur du monde. Ce sera l'occasion d'envoyer mes futurs enfants hypothètiques en classe verte afin qu'ils ne voient pas les animaux qu'à la télé, en bons petits citadins qu'ils seront certainement.
Pour ma part, le choix fut vite fait sur ce point. Il était clair que je n'élèverai pas de vache. Je souhaitais continuer dans la recherche mais sans vraiment savoir si je voulais le faire dans le publique ou dans le privée. Chacun présentant des avantages et des inconvénients. Les deux me plaisaient et je n'avais pas vraiment réfléchi mon projet professionnel auparavant. J'ai donc décidé de répondre à la fois aux offres de post-doc et de CDI en entreprise et de choisir le premier qui m'accepterait.
 
Puis plus je réfléchissais, plus je me disais que ce que j'aimais vraiment c'était l'enseignement. Que c'était ce qui me faisait vibrer, ce pourquoi j'avais envie de me lever le matin et ce pourquoi je serais prête à encore quelques années de précarité. Puis ce qui m'a finalement décidé c'est la visite du labo de mes rêves. Un futur chef prévenant qui semblait ravi de m'acceuillir et qui me l'a montré lors de ces deux jours d'entretien.

Seule hombre au tableau : le labo vient de se monter et il faut donc trouver un financement. Pour trouver un financement de post-doc en bio, il n'y a pas 36 solutions. Les demandes les plus côtées sont : Marie Curie, EMBO et Human Frontier. Le truc c'est qu'il n'y a que deux campagnes par an : une en février et une en août. Le temps que je parte à Norwich pour visiter le labo et qu'on décide de faire quelque chose ensemble, nous devions postuler pour la campagne d'août.

Qui dit campagne d'août, dit réponse mi-décembre et dans le cas d'une réponse positive, début du post-doc en avril de l'année qui suit. Soit 8 mois d'attente puisque mon contrat de thèse finissait le 31 juillet. J'ai donc décidé de chercher un CDD de 6 à 9 mois pour permettre de combler ce vide et surtout de trouver une solution de repli en cas de réponse négative.

J'avais une option assez intéressante qui consistait à reprendre les cours que j'avais enseigné en école d'ingénieur, je me suis malheureusement fait couper l'herbe sous le pied de façon pas très orthodoxe qui m'a affreusement sorti de mes gonds et dont je ne souhaite pas vraiment parler (oui je sais que c'est exceptionnel!) vu à quel point cela m'énerve encore.

Toujours est-il que revencharde comme je suis, le jour où je me faisais couper l'herbe sous le pied, je trouvais deux annonces de CDD qui m'interressaient fortement. J'ai donc postulé.
La première était une société agro-alimentaire spécialisé dans la nutrition animale qui cherchait quelqu'un spécialisé en biologie moléculaire pour un remplacement de congés maternité. J'ai été convoquée en entretien, qui s'est bien passé malgré quelques bizarreries. L'entretien n'a par exemple duré que 35min alors que la plupart des entretiens que j'avais passé durait en moyenne 1h30. Et bien qu'ils m'aient assurée qu'ils avaient fortement apprécié l'entretien, ils ont décidé de prendre quelqu'un de plus expérimenté (ce terme m'agace profondément parce que (1) je ne vois pas comment être plus expérimenté qu'en ayant un doctorat et (2) comment acquérir  de l'expérience tout le monde prend quelqu'un de plus expérimenté!). Le poste ne me plaisait pas vraiment mais il avait l'avantage logistique d'être sur Toulouse et donc de m'éviter de déménager et d'être vraiment bien payé.
La seconde était un poste de chargé de mission scientifique pour l'association Vaincre la Mucoviscidose. Bref, après un second entretien jeudi dernier, j'ai appris que j'avais le poste. Certes c'est sur Paris, certes c'est payé au lance pierre (et sur Paris c'est encore pire) mais le job est vraiment intéressant et il y a du taff alors je sens que je vais m'éclater. Pour le moment, j'en suis à prévoir un plan d'attaque entre déménagement et recherche de logement, ça risque de prendre un peu de temps pour tout mettre en place mais je ne manquerai pas de vous narrer mes nouvelles péripéties parisiennes. Six mois, ça devrait me laisser le temps de visiter quelques musées, de faire deux ou trois rencontres (principalement des boulets) et de tester de bons restos...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire