Etre célibataire et vivre seule : ce n'est pas le bonheur pour tout le monde



 
J’ai toujours dit que je n’écrirai cet article que sous la contrainte d’une forte dose d’alcool… Mais finalement, je suis sobre et j’ai décidé de ne plus taire ce que je pense. Je ne suis pas une "célibattante". Je ne suis pas ravie d’être seule. Je ne suis pas heureuse d’être célibataire parce que ça me permet d’éviter l’épilateur et de pouvoir manger du chocolat au dîner (je rêve secrètement de jambes désertées de poils et de salade verte). La question est donc pourquoi est-ce que ça craint d’être célibataire et de vivre seule ?

Réponse 1 : Parce que je déteste me taper les corvées de ménage toute seule.
Honnêtement quand on liste les corvées de ménage, il y a les poubelles, le rangement, l’aspirateur, la serpillère, la plomberie, les éviers, la douche et les toilettes. En tout est pour tout, il me faut trois heures pour faire toutes ces corvées. Je perds donc 3 heures par semaine pour ne pas vivre dans une porcherie… Si on fait un calcul simple, en étant deux, je pourrais m’accorder une heure et demi de temps en plus pour faire autre chose comme un ciné, lire un bouquin, finir d’écrire une de mes nouvelles, du crochet, du point de croix ou plein d’autre choses mais pas le ménage !!!!
Parce que j’en ai ras le bol de faire la vaisselle tous les jours. On serait deux, ce serait chacun son tour. Je vous accorde qu’un lave-vaisselle réglerait le problème sans avoir à être en couple mais l’appartement est trop petit.
Parce que ce n’est pas facile de changer ses draps seule… La gymnastique de changement de draps est quelque chose que je maîtrise mal malgré un grand nombre d’essais. J’ai donc soit un défaut de logique (ce qui est fortement contredit par les résultats des différents tests de QI que l’on m’a fait passer pendant toute ma scolarité) soit un défaut de coordination (au vu du nombre de fois où je me suis cassée la gueule dans les escaliers, j’aurais tendance à voter pour cette option). Toujours est-il que seule il me faut 20 minutes pour réussir à positionner correctement le couvre-lit sur mon édredon bien chaud et que j’adore mais qui pèse des tonnes. Au cours de ces 20 minutes de tortures bimensuelles qui représente le gros de mes exercices physiques,  je me retrouve systématiquement au moins deux fois engloutie par ledit couvre-lit et je sors de l’exercice échevelée, en sueur et courbaturée alors que ce serait si simple si on était deux.

Réponse 2 : Parce que j’adore mes amis et ma famille mais j’exècre leurs remarques.
                Parce que j’en ai ras le bol qu’on me dise que je suis exigeante. Oui est alors !!!! Ce n’est pas parce que je suis célibataire et malheureuse que je dois me contenter de ce qu’on veut bien m’offrir. Etre exigeante ce n’est pas être intransigeante, c’est juste savoir ce que l’on veut et ne pas se contenter de ce que l’on vous offre. Par pitié, je vous en supplie je ne veux plus jamais entendre « Je connais un gars, il serait parfait pour toi – ah bon et qu’est ce qui te fait dire ça ? – Il est célibataire ! » !!!! Ah mais merde ! Le célibat ce n’est pas un critère de sélection c’est une obligation !
                Parce que j’en ai ras le bol qu’on me dise que je suis en manque dès que j’ose dire que je trouve un garçon à mon goût. J’ai parfois l’impression d’être une nymphomane à la foufoune explosive juste parce que je regarde trop longtemps mon voisin de table.
                Parce que j’en ai ras le bol que mes ovaires se rétrécissent à cause de l’angoisse à chaque fois que je vais à un repas de famille. Parce que j’en ai ras le bol d’être à la table des gosses juste parce que je suis célibataire alors que des cousins plus jeune mais en couple sont considérés comme des adultes. Parce que ça me sort par les yeux d’entendre continuellement « mais t’inquiètes ça viendra un jour », « je ne comprends pas, tu es sûre que tu n’as pas de problème », « tu sais si tu aimais les filles on t’aimerait pareil », « à ton âge, ça doit commencer à faire tic-tac ».
                Parce que j’en ai ras le bol de la condescendance malvenue du « tu as trop de la chance, tu peux partir vivre à Tombouctou demain matin sans soucis alors que moi avec le mari, les enfants, les gosses et le cdi… Ce n’est vraiment pas la même histoire ! » dit par une soit-disant amie qui répondrait « Beurk certainement pas ! » si vous lui demandiez si elle voudrait vivre ma vie. 
             Parce que j’en ai ras le bol d’être le divertissement de filles qui sont en couple depuis tellement longtemps que mes désastres sentimentaux leur provoque les frissons qu’elles ne ressentent plus avec leur compagnon. Toujours est-il que celle qui va au front et qui remet son amour propre en question c’est toujours moi : la nymphomane exigeante aux ovaires rétrécis.

Réponse 3 : Parce que je n’ai personne pour prendre soin de moi lorsque je ne vais pas bien ou que je suis malade.
                Parce que quand j’ai passé une sale journée, que les hormones s’en mêlent ou que j’ai un tout petit moral, j’aimerai juste quelqu’un à qui pouvoir raconter mes malheurs ou simplement me blottir dans ses bras sans rien dire ou quelqu’un qui me remonte le moral avec une petite attention comme une tablette de chocolat, un bouquet de fleur ou un repas du traiteur chinois en bas de chez moi (qui est juste un délice).
                Parce que quand j’ai le nez qui coule, je peux encore gérer toute seule. Mais lorsque j’ai de la fièvre, des courbatures et que je ressemble à un lamantin de 3 tonnes échoué sur mon divan sous deux couvertures avec le pyjama le moins sexy de la planète et que je n’ai même pas le courage de me lever pour attraper un verre d’eau ou me faire chauffer une soupe, j’aimerai que quelqu’un prenne soin de moi (et me dise que je suis belle même si je sais qu'il ment). Et que dans ces moments-là, j’ai tendance à me refaire la scène de Bridget Jones et de me voir mourir seule, mangée par des bergers allemands et que ce soit une odeur putride qui prévienne mes voisins.

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